Aujourd’hui, le Luxembourg est souvent perçu comme l’un des cœurs battants de l’Union européenne. Le pays accueille plusieurs institutions européennes majeures et joue un rôle diplomatique bien au-delà de sa taille géographique. Mais comment ce petit État est-il devenu un membre fondateur de l’Union européenne et un acteur central de la construction communautaire? Pour comprendre, il faut remonter à l’histoire du XXe siècle, marquée par les guerres mondiales, la recherche de sécurité et le besoin d’intégration économique.


Le contexte d’après-guerre

En 1945, l’Europe sort détruite de la Seconde Guerre mondiale. Le Luxembourg, occupé par l’Allemagne nazie dès 1940, a souffert des annexions forcées, de la germanisation et de la répression. L’expérience de l’occupation a renforcé chez les Luxembourgeois l’idée qu’il fallait garantir la paix par la coopération internationale.

Dans ce contexte, le pays a compris que sa survie et son développement passeraient par une intégration avec ses voisins. Situé entre l’Allemagne, la France et la Belgique, le Luxembourg se trouvait au cœur des tensions européennes. Mais il allait transformer cette position en atout.


Les premiers pas de la coopération européenne

Dès 1948, le Luxembourg rejoint l’Organisation européenne de coopération économique (OECE), chargée de gérer le Plan Marshall. En 1949, il devient membre fondateur du Conseil de l’Europe, première organisation intergouvernementale de défense des droits humains et de la démocratie.

Ces adhésions montrent la volonté du Grand-Duché de s’inscrire dans la logique d’un continent plus uni et plus pacifique. Mais l’étape la plus décisive viendra au début des années 1950.


La CECA: un tournant historique

En 1951, le Luxembourg devient l’un des six pays fondateurs de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), aux côtés de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Belgique et des Pays-Bas.

L’objectif était clair: mettre en commun la production de charbon et d’acier, ressources stratégiques pour la guerre, afin de rendre tout conflit futur entre la France et l’Allemagne matériellement impossible.

Le Luxembourg, qui possédait alors une importante industrie sidérurgique, y trouva un avantage direct. De plus, la CECA permit au pays d’asseoir son rôle sur la scène européenne, bien au-delà de son poids démographique.


Le traité de Rome et la CEE

En 1957, le Luxembourg signe le traité de Rome, qui crée la Communauté économique européenne (CEE) et l’Euratom. Cette étape marque le début d’un marché commun et d’une coopération économique beaucoup plus large.

Pour un pays de petite taille, cette ouverture était vitale. Elle lui garantissait un accès privilégié aux marchés de ses voisins et une voix dans la construction de l’Europe économique.

Des hommes politiques luxembourgeois comme Joseph Bech ont joué un rôle central dans ces négociations, contribuant à donner au pays une influence disproportionnée par rapport à sa taille.


Le Luxembourg, capitale européenne

Rapidement, le Luxembourg n’est pas seulement devenu membre de la CEE, mais aussi l’un de ses centres institutionnels. Dès les années 1960, plusieurs organes européens y sont installés, dont la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et plus tard la Cour des comptes européenne.

Aujourd’hui encore, Luxembourg-Ville est l’une des trois capitales officielles de l’Union, aux côtés de Bruxelles et Strasbourg. Ce statut illustre l’importance du pays dans le projet européen.


De la CEE à l’Union européenne

En 1992, le traité de Maastricht transforme la CEE en Union européenne (UE). Le Luxembourg, membre fondateur, participe activement à cette nouvelle étape. Le pays soutient l’euro dès sa création et adopte la monnaie unique en 1999.

Le Grand-Duché est également impliqué dans la politique étrangère commune, la libre circulation et les politiques sociales et environnementales de l’UE. Sa voix, bien que minoritaire en nombre, est amplifiée par son rôle historique de médiateur et de bâtisseur de consensus.


Pourquoi le Luxembourg est-il si engagé dans l’Europe?

L’engagement européen du Luxembourg tient à plusieurs raisons:

Sécurité: l’union garantit la paix et la stabilité dans une région autrefois marquée par les guerres.

Économie: le marché commun puis l’euro ont ouvert des perspectives de croissance vitales pour un petit pays.

Influence diplomatique: grâce à son statut de membre fondateur, le Luxembourg occupe une place plus importante que ne le laisserait supposer sa taille.

Identité: l’appartenance européenne fait partie de l’identité luxembourgeoise moderne.


Conclusion

L’histoire de l’adhésion du Luxembourg à l’Union européenne est celle d’un petit pays qui a su transformer sa fragilité en force. Membre fondateur de toutes les grandes étapes de l’intégration européenne, le Grand-Duché est aujourd’hui un acteur incontournable, hébergeant des institutions clés et défendant sans relâche l’idéal européen.

Pour les résidents qui souhaitent comprendre la vie politique du pays, cette histoire illustre un fait simple: au Luxembourg, l’Europe n’est pas un choix secondaire, mais un élément constitutif de son identité nationale.


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